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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 15:15

Loto portrait < voir le dispositif

 

Virginie

Moi, aux origines lointaines qui invitent aux voyages,
A travers des pays pleins de saveurs et d’exotisme que surplombe un ciel sans nuages.
Moi, aux cheveux tantôt ardoise tantôt café, aux coiffes parfois mutines,
Variant mes tenues au gré de mes humeurs et de mon entourage,
Ouvrant grand mes yeux à  la fois mûris par l’âge
Et à la fois amplis de tendresse presque enfantine,
Voyant à l’horizon un brouillard indélébile, avenir indéfini.
Moi, sensible, à l’écoute des gazouillis de la vie,
Quêtant le moindre parfum qui embaume ce bas monde pas toujours serein.

Moi, Virginie, face rieuse, face grave, clarté obscurcie,
Je vous tends la main. 



 Renaud

Moi, avec ma péninsule généreuse héritée de mon aïeul maternel,

 Moi, aux yeux scrutateurs qui farfouillent,

 Moi, tourné vers la mort et la lumière (comme chacun),

Moi, avide de paix et de sérénité (comme chacun),

Moi, curieux du mystère de la création littéraire,

Moi, peut-être ingénieux,mais en tout cas : pas aujourd'hui,
Moi, bloqué :

Incapable de formulations imaginatives spontanées 

à la vue de ces foutues cartes « loto portraits »,

Moi-même, Renaud, j'adresse un clin d'œil

à ceux qui manient mots et concepts

pour créer métaphores et allégories

avec une dextérité et une concision stupéfiantes,

j'adresse donc un clin d'œil

aux poètes qui créent (mais comment font-ils ?)

la Beauté.

Corinne P

Moi, Corinne, me voici bien embêtée de devoir faire mon portrait
Ce regard inquisiteur, et mon désir de bien faire...
Mon caractère?

              il fluctue avec la lune
              il est changeant selon ce que tu me proposes
              il se réjouit de ce que je vais manger.
Regarde moi, tu me sens vive
Mais je suis si fatiguée
Un mouvement, et ce ne sont que courbatures
Que de fil à retordre!
Et je tourne en rond.
Par obligation?
Ou est-ce ma position dans ce labyrinthe de situations à décrire?
Ouvre ta bouche, mon cœur,
Dis, crie, hurle, embrasse
Comme une évidence, comme ce nez au milieu de la figure.
As tu du flair? Sens tu ces odeurs ?

Reconnais-tu ce crâne rasé sur lequel on a posé cette perruque
artifice carré, en canard inversé et qui cache ce visage maussade ?
Tu doutes ?
Prends un miroir. Fais des grimaces.
Vois tu la lumière au bout du tunne ?

L'horizon est muet, mais les lendemains chantent.
Je veux me ficher du dehors, de vous,
Et ressentir au milieu de mon ventre cette zone de calme.
Non pas la mort !
Elle, elle est à distance
Elle est au journal télévisé
Elle est sur cet écran de cinéma
Pas encore dans la vraie vie.
Bientôt, elle approche. Soulagement.
Je suis ici, je suis d'ici
De parents connus, dans ce paysage idoine.
Je voudrais m'échapper
Et amener avec moi, ailleurs, mes origines.
Ma vie est là
Seule, avec toi, mon Amour,
Mes Amours.


Moi, Corinne, je me suis promenée
Dans le cercle infini de ce désir de plaire.
Mais en opposition, à toute apposition.

 

Corinne B.

Moi bouchée de sang
Moi aux yeux mer de jade
Moi chevelure de feu
Moi face lumineuse tournée vers le soleil
Moi anémone d’amour
Moi tendre et lucide
Moi vive et insoumise qui ne suis rien
Moi saine, passe sur le chemin
Moi particule  joyeuse
Moi vers la mort comme chacun
Moi amoureuse de vie
Moi empêtrée de pensées sauvages

 

Moi, Corinne,
Fille des mers, d’origine malouine
Vécus au centre de Paris
Moi baladine, au vent se mêle
Enfant, mère et aventurière
Mon  cœur est la terre
Mon rire  est le souffle, est la vie
Je suis un paysage balayé par le vent,
Un arbre cherchant la forêt.



Bérengère
 

Moi, dont la bouche dira oui et le corps exultant s’offrira à ton regard
Moi, dont la truffe frémira sous la douce caresse de tes yeux agrandis par la tendresse
Moi, jadis canard boiteux, insensible au moindre élan de spontanéité,
A présent  canard renversé  par l’intensité de mes émotions  si longtemps contenues
Redeviendrai désir sous la moiteur de tes baisers.
Quand l’avenir s’obscurcissait dans l’attente d’une impossible embellie
Quand mettre mes pas dans les tiens semblait insuffisant
Quand l'espoir d'un cheminement singulier s'était définitivement enfui.

Il ne me restait que mes origines, socle rationnel et intellectualisé de ma nature fluctuante
Pour me rappeler combien la mort est proche
Pour me rappeler que le temps peut s’apprivoiser
Pour me rappeler que l’avenir se construit.
Il n’est d’être qui ne s’affirme sans mettre à bas ses fantômes intérieurs
Il n’est de vie qui ne se réalise sans reprendre possession de son moi intérieur.
Qui, abandonnant toute peur, jusque là influencée par de la représentation obsédante d’un inéluctable néant.
Moi, dans un élan de pure autodétermination  pour échapper à la noirceur de ces obscures divagations 
Moi, créature de chair et de sang refuse de rester soumise à des émotions purement délirantes.
Je mets à bas les murailles me séparant de la vie et me débarrasse de toute désespérance.
Il n’est d’être qui ne se réalise sans mettre à bas ses propres fantômes
Il n’est de vie qui ne se conçoive harmonieusement sans dépassement de soi.
Moi, l’infiniment petit face au monde infiniment grand qui nous entoure


Olga


Moi, un bouleau blanc jouant dans le vent grandit dans une forêt vierge
Moi dont les bras longs enlacent la vie avec délicatesse
Moi au visage d’un paysage changeant
Moi, qui cache mes yeux troubles dans une cascade sauvage de mes cheveux doubles
Moi, avec ma bouche bouleversante de vérité large sans preuve possible
Moi, à l’oreille couchée sur l’épaule d’une vague, écoutant la lune
Moi, et mon nez curieux qui cherche à être compris
Moi, avec mes fesses de Vénus
Moi, avec mes jambes longues qui parcourent la planète plusieurs fois par jour et qui vont dans d’autres dimensions et rêves, elles m’amènent quand je veux
Moi, aux pieds grands et larges qui tiennent partout l’équilibre presque parfait même si la surface change et bouge, qu’elle soit dure ou liquide, stable ou fluide
 
Moi, Olga, aux origines multiples et vastes, tressées des non-dits
Issue d’une planète lointaine et froide d’où vient mon caractère étrange et rebelle
Mais aussi normal et affectueux comme un chat qui ronronne sur l’herbe
Je vis toujours dans l’espoir d’un Avenir vert d’Amour doux
Dans mon être profond reposé sur un nuage blanc
La situation si libre comme une colombe dans un ciel bleu
Ma mort couronne ma vie et
Elle est une fin pour un nouveau départ
Dans ma quête constante d’un monde sans peur ni froid
Comme le soleil grand et brillant qui chauffe la bulle bleue
Flottante dans un vaste espace infini garni des étoiles, aussi éternelle que mon âme
 
Moi, Olga, j’ai la source tout proche en moi, l’oubliant parfois
En croyant au froid raide, plutôt qu’à la chaleur souple
Quel intérêt ?
Je me demande et je me reprends.
J’allume le chauffage et la lumière, mon cœur se réchauffe
Le soleil sort et les oiseaux chantent, le bourgeons s’ouvrent et le monde fleurit en souriant
Je vis dans un monde où la joie s’éclipse par un simple bouton, elle s’allume aussi vite, elle joue, elle s’amuse, elle se cache parfois
Je crée ce monde et je suis ce monde
Je suis moi, Olga, mon Avenir, ma vie, mon quotidien, ma vérité,
Ma joie, mon Amour et mes espérances
Ma mort et ma renaissance.


Gaëla

 Moi, bouche entrouverte ma béance ma blessure

 Moi, bouche de feu striée de vents blancs

Moi, que le don d'ailleurs fissure

Moi, que le pendule fait osciller - je mens 

Moi, aux cheveux de vagues s'enroulant en boucles

Sans rideau de frange, où cette fange baissée sur mes yeux

Moi, perdue dans les méandres mon assiette en débâcle

Moi, des Flandres à Belle-Ile en passant par l'île d'Yeu 

Moi, bordée d'iode de mousse et de lichen

Moi, corps végétal en semence germination foetale

Moi, corps à la hache bête aux abois qui se traîne

Moi, au creux d'une mer étale 

Moi, à la paume ouverte sur l'air persécutée

Moi, dont le corps arc-bouté  prend la fuite

Moi, au nez-baïonnette prêt à sabrer l'été

Moi, aux influx nerveux me laissant-là détruite 

Moi, et mon œil unique comme la porte de l'effroi

Moi, suspendue aux trouées de lumière et au règne du vague

Moi, au visage de lune offert à mi-voix

Moi, perdue dans les rêts de cylindres sans loi 

Moi, Gaëla,

Entre le paradis, l'enfer et le purgatoire,

Je me dérobe,

Navigue en eau trouble,

Sans cesse, livre bataille,

En attendant que le temps me presse.

 

Cécile D.

 

Moi, qui suis la barque du long fleuve tranquille

Moi, dont l'essence florale s'étire vers le ciel

Moi, aux pieds dans l'eau la tête dans l'astral

Moi, et mon nez comme une planche de salut ouverte aux épices du monde

Moi, un champ de bataille

Moi, doublon jumelé par mon signe zodiacal

Moi, en errance sur le chemin des possibles

Moi, en marche spatiale et temporelle

Moi, aux origines éparpillement groupées

Moi, île flottante dans l'univers du Big Bang

Moi, caractère saugrenu agneau ou lionne selon l'éclairage lunaire

Moi, curieusement alambiquée,

 

Moi, Cécile, l’oeil du tigre, la jambe de fer

Tournée vers l'à venir avec et sans peur

Chutes du Niagara ou mare aux canards ?

Arc-en-ciel flamboyant ou orages éclectiques ?

Je rassemble mes forces

Pour courir nager sauter affronter et espérer

Que demain ne sera qu'une avalanche de meilleurs.

 

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